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De "Paul et Virginie", je savais juste qu'il s'agissait d'un couple mythique de la littérature française. Mais de leur histoire, rien du tout ! Alors lorsque je suis tombée par hasard dans une boîte à livres sur le roman de Bernardin de Saint Pierre, je me suis dit que c'était le moment d'y remédier. Paul et Virginie sont nés et ont grandi sur l'île de France, ancien nom de l'île Maurice. Leurs mères ont toutes deux trouvé refuge dans cette jeune colonie, mais chacune pour des raisons différentes : la noble mais sans le sou mère de Virginie pour son veuvage, celle de Paul pour échapper à la disgrâce d'un enfant sans père dans son milieu paysan. Les deux enfants vont s'aimer comme frère et soeur, puis s'aimer tout court... Le livre date du XVIIIème siècle et l'on s'en rend vite compte, tant au niveau du langage que des nombreux symboles religieux évoqués. Ce qui est chouette par contre ce sont les descriptions de ce monde exotique et luxuriant, on voyage rien qu'à l'évocation de ces plantes et arbres d'un autre hémisphère, mais aussi de ce milieu colonial d'un autre temps. J'ai eu quand même du mal à rentrer dedans, peut être un peu à cause de cette édition du livre de poche, où les analyses sont trop nombreuses et étouffent le texte plutôt que de l'expliquer. Bref, moyen.
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"Fahrenheit 451" de Ray Bradbury est considéré comme l'un des classiques de la science-fiction. Et pour un livre écrit en 1953, j'ai été sidérée par la résonance qu'il a avec notre monde d'aujourd'hui. Montag est un pompier d'un genre un peu particulier : son travail n'est pas d'éteindre mais d'allumer des feux, de préférence dans des maisons contenant des livres. C'est en tout cas ce que lui demande la société dans laquelle il vit, où tout ce qui peut donner matière à réflexion est banni, pour laisser la place à l'omniprésente télévision et l'abrutissante radio. Mais Montag va finir par ne plus trouver cela normal... Quand je vois comment nous sommes tous accros à nos écrans, je me dis que nous ne sommes pas si loin que ça du monde décrit par Bradbury. Et c'est vrai que c'est plus facile de passer une soirée à zapper sur Netflix que de se plonger dans un bouquin. Mais qu'en ressort il à la fin ? L'abandon de la lecture par les jeunes générations n'est en tout cas pas faite pour me rassurer. Mention spéciale pour la super édition "Présence du futur", de chez Denoël, qui pour une fois propose un dossier explicatif très accessible, court et ultra-intéressant. Par contre perso j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs dans le roman. Mais pas mal quand même !
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Cela faisait longtemps que je voulais me plonger dans les "Cent ans de solitude" du prix Nobel Garcia Marquez. Pourtant ses précédents livres ne m'avaient pas vraiment emballé. Mais j'ai bien fait de persévérer... L'action se situe dans le petit village colombien de Macondo, où s'installent José et Ursula après avoir fui leurs familles. Car José et Ursula sont cousins, et menacés pour la peine d'avoir un enfant avec une queue de cochon ! Le livre raconte leur histoire et celles de leurs descendants, jusqu'à ce qu'effectivement la prophétie se réalise... Il est injuste de réduire ce grand roman à cette simple histoire, tant le livre foisonne de vie, de magie et d'humanité. C'est un vrai tourbillon avec des personnages hauts en couleurs, qui aborde aussi bien les petits tracas de la vie que les grandes questions (comment faire des petits poissons en or versus la dictature en Amérique Latine). D'ailleurs je trouve qu'il porte bien mal son titre. Bref, ce livre ne ressemble à aucun autre, mais vous transportera bien loin !
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Nous nous plongeons dans les années 60. Robert Kincaid, cinquantenaire, est photographe. Il aime les voyages, la nature et se décrit comme étant l'un des derniers Cow-boy, conscient des changements qui se préparent dans le futur. En effet, Robert, homme solitaire, divorcé et peu bavard, est en décalage avec les autres hommes de sa génération. Cultivé, intelligent, il cherche toujours le petit détail dans ce qui l'entoure, que ce soit dans la nature comme chez l'être humain. D'une certaine sensibilité, il n'en paraît pas moins bourru, ne s'attachant à aucune femme qu'il cotoie et se baladant sur les routes à la recherche de spots pour ses photos. Un jour où il est envoyé dans l'Iowa pour photographier les ponts couverts du comté de Madison, il prend une route de campagne et perdu, demande son chemin à la première maison qu'il rencontre. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Francesca. Francesca, Napolitaine, a quitté son pays pour se marier avec un Américain, Richard. Ce mariage lui a permis de se ranger comme les conventions de l'époque le souhaitaient mais la flamme de l'amour n'est pas présente. Le romantisme n'a pas sa place dans leur quotidien, au grand désespoir de Francesca. Celle-ci a élevé leurs deux enfants et s'occupe de la ferme familiale. Lorsque Robert s'approche de la maison de Francesca et Richard, celui-ci est parti pour la semaine avec les enfants, pour se rendre à une foire. Dès le premier regard, quelque chose se passe entre eux. L'un et l'autre vont faire fi des barrières érigées en eux-mêmes, pour vivre ce qui s'impose à eux. Une intense et sensuelle histoire d'amour prend place alors. 4 jours, c'est si peu pour s'aimer...car ils ont bien conscience que leurs vies ne pourront pas être chamboulées malgré ce qui se passe au fond de leurs cœurs. La notion de sacrifice est mise en place par l'auteur et rend leur amour beaucoup plus intense. Nous allons vivre avec eux leur histoire. Si j'ai adoré être spectatrice de cette histoire d'amour pleine de romantisme et de passion, je regrette de ne pas en avoir su plus sur Francesca et sur Robert. Leurs vies, leurs personnalités sont quelques peu survolées. Nous n'en savons que le minimum pour se les imaginer et j'aurai aimé tout savoir d'eux pour prendre conscience de l'attachement que l'un envers l'autre pouvait ressentir, pour comprendre pourquoi ils étaient tombés amoureux. Cependant, les paysages sont bien décrits et je n'ai eu aucune difficulté à m'imaginer l'Iowa alors que je n'ai jamais mis les pieds aux Etats-Unis. De plus, je n'ai pas vu le film (chose à laquelle je vais remédier). Le style de l'auteur est quant à lui, prenant. Le livre étant court, je n'ai pas vu passer le temps lors de ma lecture et c'est tout à fait ce que je recherche quand je lis: l'évasion et l'addiction. En conclusion, j'ai beaucoup aimé ce roman, regrette que les personnages n'aient pas été plus exploités mais l'histoire d'amour est sincère et belle.
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De Louis Aragon, je ne connaissais en fait que quelques poèmes, son histoire d'amour fusionnel avec Elsa Triolet, ainsi que quelques collèges/rues à son nom. Mais avec son roman "Aurélien", j'ai découvert un merveilleux écrivain. Nous sommes dans le Paris des années folles. Aurélien traîne son ennui de riche trentenaire dans les lieux à la mode, entouré d'amis superficiels ou dans les bras de femmes de passage. Il n'a jamais été vraiment amoureux, n'a jamais été quoi que ce soit d'ailleurs, survolant cette vie à laquelle il ne voit pas d'intérêt. Jusqu'au jour où son chemin croise celui de Bérénice, provinciale venue passer des vacances à Paris... "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide." Rien dans la 1ère phrase de ce roman ne laisse présager le tourbillon dans lequel notre héros va se trouver entraîné, et nous aussi par la même occasion. Aragon dissèque à merveille les affres et tourments de l'amour, que ce soit avec nos 2 protagonistes, ou à travers la multitude de personnages secondaires qui peuplent ce roman en lui donnant une belle profondeur : le cousin Edmond, marié par intérêt à une riche héritière qu'il s'amuse à faire souffrir ; le poète Paul Denis, jeune idéaliste qui se perdra par amour ; la comédienne Rose qui collectionne les hommes dans la peur de perdre sa beauté et son pouvoir de séduction. L'écriture est fine, empreinte d'une poésie loin d'être rébarbative, qui ne donne que plus de puissance aux sentiments qui sont ici décryptés. Bref, une magnifique découverte et un très gros coup de cœur.
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Me re-voilà avec mon Amélie Nothomb annuel, et cette fois-ci je me suis choisie un de ses premiers romans, "Les Catilinaires". Juliette et Emile s'aiment depuis 60 ans, et après une dure vie de labeur, ils tombent sur la maison de leurs rêves, perdue au bord d'une clairière. Mais pas si perdue que ça en fait, car à coté se trouve celle d'un médecin et de son épouse. Les premiers temps sont idylliques, dans le calme et la tranquillité, jusqu'à la visite un après-midi justement de leur voisin, Palamède Bernardin (mais où va-t'elle donc chercher tous ces prénoms bizarres, bref). Celui-ci s'installe tout bonnement dans leur salon et ne répond que sporadiquement aux questions qu'Emile lui pose par politesse. Le problème, c'est que ce grossier personnage va revenir ainsi chaque jour pourrir la vie de nos amoureux, et les amener ainsi dans leurs plus profonds retranchements... Il est très fort celui-là encore, ce livre d'Amélie. D'une situation toute banale, elle arrive à en faire un polar où les personnages se retrouvent poussés à leurs extrêmes, prisonniers de leur éducation, et se découvrent ainsi des sentiments et des attitudes dont ils se seraient crus incapables. Bref, je le recommande celui-là !
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Quel plaisir de retrouver de nouveau toute la famille Malaussène avec ce quatrième tome de la série, "Monsieur Malaussène" ! Benjamin est toujours raide dingue de sa Julie, mais un peu inquiet quand même de la future arrivée du petit bouc émissaire qu'elle porte en elle. Enfin, avec le retour de sa mère devenue muette, une cinémathèque à hériter, un chirurgien écorcheur de prostituées tatouées, et la diffusion du film unique à préparer, il n'a pas de quoi s'ennuyer... Comme toujours, Pennac nous emporte dans sa douce folie rocambolesque, avec ses personnages déjantés, ses situations improbables, son enquête policière immuable, et encore et toujours le quartier de Belleville si cher à son coeur. Par contre j'ai trouvé que cette fois-ci l'histoire peinait à démarrer, pour après traîner en longueur sur plus de 500 pages. Peut-être un essoufflement ? Tant pis, je lirai le tome 5 pour être sûr !
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Quel délice que ce petit roman d'Alice Ferney ! Déjà rien que le titre je trouve, "L'élégance des veuves", qui traduit bien ce que l'on va trouver dans notre lecture : des vies de femmes, à une époque où la maternité était la seule destinée, dans laquelle elles se donnaient à corps perdu, enchainant les enfants au bon vouloir de Dieu. Mais ce dernier savait aussi être cruel, et retirer précocement ces petits êtres des bras aimants de leur mère, qui rapidement ne trouvaient plus non plus dans ceux de leurs maris chaleur et réconfort, eux aussi étant partis très vite... C'est fin, c'est subtil, délicat, simple aussi, mais la vie ne l'est-elle pas ? La maternité et ce lien presque charnel entre mère et enfant sont magnifiquement dépeints, et m'ont en tout cas beaucoup touché. Par contre un livre très féminin à mon avis, qu'en penserait un homme ? Bref, j'ai adoré.DD78
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Ce roman, court par son nombre de pages, est d'une intensité incroyable. J'ai continué à penser aux personnages et à leurs destins plusieurs jours après avoir terminé ma lecture et cette sensation est l'une de mes préférées dans la lecture. Je me suis retrouvée dans l'incapacité de laisser totalement Valentine, Mathilde et Gabrielle. Grâce à Alice Ferney, nous sommes plongés au début du 20ème siècle. Les couples se marient, les femmes enfantent dans la douleur à de multiples reprises, assistent avec désespoir aux décès de leurs maris ou fils à la guerre et finissent dans la solitude leurs vies, marquées par le sceau du chagrin et des deuils. Chaque ligne est écrite avec beaucoup de délicatesse et d'humanité. La maternité est ici un point d'ancrage très fort et elle est décrite avec beaucoup de douceur et de tendresse. Ces passages m'ont particulièrement touchées. Nous ressentons également beaucoup de compassion face aux drames qui vont tâcher les vies de ces trois femmes, courageuses, fortes et sensibles. Les moments de bonheur, essentiellement liées aux mariages, aux naissances et aux histoires d'amour qui sont celles d'une vie, apportent un peu de légèreté dans cette époque qui n'était pas simple. J'ai passé un très beau moment de lecture. La plume d'Alice Ferney m'a bouleversé par son humanité et sa profonde tendresse pour nos ancêtres féminins qui ont bercés le monde. Un très beau coup de coeur, donc, pour ce petit roman, dont le contenu m'a fait vibré jusqu'à la dernière page.
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