Liste des commentaires

Amélie Nothomb n'est jamais aussi bonne que lorsqu'elle parle de sa vie et des siens. "Premier sang" en est l'éclatante preuve, à travers un bel hommage qu'elle porte à son père, tout en sachant garder son ton décalé si particulier. Patrick nait sans père avec une mère qui ne se remet pas de la mort de celui-ci. Elevé précieusement par ses grands-parents maternels, il est un beau jour envoyé dans le château familial de ses autres ascendants, dans les Ardennes. Il découvre alors avec délice un tout autre mode de vie, et nous aussi par la même occasion... Comme d'habitude, c'est trop court. On en aurait bien repris encore de l'histoire de ce père particulier, qui se découvre brutalement une famille noble et farfelue, qui le forgera de manière forte, et lui permettra notamment de survivre au coup d'état subi lors de son premier poste de diplomate dans l'ex Congo belge. Quelle vie extraordinaire ! Bref, un super livre.
Vote: 
5
Average: 5 (1 vote)

On a tous dans notre entourage quelqu'un dont la vie nous semble parfaite : job, famille, caractère, rien qui ne dépasse ni qui ne vienne entacher toute cette perfection. Pour Nathan Zuckerman, écrivain vieillissant, cette personne est Seymour Levov, surnommé le suédois. Depuis le collège, il suit avec admiration les exploits de ce beau gosse, que ce soit sur les terrains de sport, lors de son passage à l'armée, dans sa réussite professionnelle ou sa vie de famille. Jusqu'au jour où lors d'une banale réunion d'anciens élèves, le frère du suédois lui révèle le revers de la médaille : l'existence de la fille ainée terroriste... Lire Philip Roth se mérite : j'avoue que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans cette "Pastorale américaine". Mais petit à petit, l'écriture fait son oeuvre, et l'on se retrouve face à un roman de plus en plus puissant. le sujet de l'amour paternel (et de l'amour tout court) est traité sous plusieurs angles, mais on aborde aussi l'antisémitisme, le poids de la beauté, et le poids des conventions. Bref, un roman très fort, 1er opus de la "trilogie américaine", qui me donne envie de lire le suivant, forcément !
Vote: 
4
Average: 4 (1 vote)

"Munkey diairies" est plutôt constitué d'extraits du journal que Jane Birkin a rédigé jeune fille entre 1957 et 1982. Nous y découvrons une jeune anglaise d'une incroyable timidité, si peu sûre d'elle que cela en est maladif, avec un besoin vital de sa famille mais aussi de reconnaissance. On comprend alors mieux ce qui se passe lorsqu'elle croise la route du charismatique compositeur John Barry, et qu'elle devient maman a à peine 19 ans. Et je ne vous parle même pas de ses années Gainsbourg... Dans ce livre, Jane Birkin se met tellement à nu que cela en est parfois dérangeant. Car le livre contient non seulement les extraits de son journal de l'époque, mais aussi les remarques actuelles de la femme de 70 ans qu'elle est aujourd'hui. Son parcours est incroyable, sa naïveté passée et présente aussi... Littérairement c'est assez pauvre, par contre au niveau témoignage d'une époque c'est incroyable. Bref, je vais essayer de me faire offrir la suite !
Vote: 
3
Average: 3 (1 vote)

Ce texte est lu magnifiquement par Peggy Martineau. Grâce à Poppo nous voici transportés au Japon dans un voyage que l'on n'a pas envie de quitter. Poppo est écrivaine publique, et sa vie quotidienne nous permet d'entrevoir rituels, temples, plats typiques et raffinés. Avec pudeur elle raconte son enfance et ses rencontres. Un vrai bonheur de lecture et d'écoute.
Vote: 
5
Average: 5 (1 vote)

Je me demande pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de le lire !(enfin, ici, de l'écouter...) L'introduction rétabli l'histoire des sorcières. Puis Chollet parle de toutes les implications dues à la chasse aux sorcières sur les femmes jusqu'à aujourd'hui.
Vote: 
5
Average: 5 (1 vote)

Un réceptionniste blasé, une pasteure sans paroisse et un assassin récidiviste involontaire s'embringuent plus ou moins volontairement dans une arnaque au tabassage. Très amusant à écouter, Jonnasson est fidèle à sa réputation ! Pour tous ceux qui se posent des questions sur Dieu, et pour les autres...
Vote: 
4
Average: 4 (1 vote)

Déception pour moi que ce premier contact avec Simenon et son "Chien jaune". Pourtant j'ai un peu grandi avec l'inspecteur Maigret, notamment avec ces enquêtes plan plan à la télé qui se laissaient suivre sans déplaisir. Nous sommes à Concarneau un soir de pluie. Toute la ville est en émoi depuis qu'un brave notable un peu éméché s'est fait "par hasard" tirer dessus en sortant de son bar favori. Et les choses se compliquent encore lorsque ses copains retrouvent le lendemain de la strychnine dans leurs verres de Pernod. L'inspecteur Maigret est alors appelé en renfort de Paris pour démêler tout ça... Il y a dans ce livre une ambiance, c'est indéniable, mais je ne l'ai pas appréciée : la France des années 30 avec ses points de vue étriqués et ses petits bourgeois de province se sentant supérieurs à leurs concitoyens, surtout féminins, ça m'a énervée. L'écriture est minimaliste et efficace, presque ciselée. Mais ce que je n'ai surtout pas aimé, c'est l'enquête elle-même : si Maigret la résout à la fin, on ne sait pourtant pas comment il a abouti à ses conclusions ni sur quoi il s'est appuyé pour en arriver là, et j'ai trouvé cela très frustrant. Bref, une découverte de l'univers de Simenon un peu mitigée.
Vote: 
2
Average: 2 (1 vote)

J'avais adoré le film de Steven Spielberg, alors je me suis dit "pourquoi pas lire le livre ?" Et bien j'ai drôlement bien fait ! On retrouve bien évidemment la même trame, à savoir l'invasion de notre planète par des martiens pas super gentils, mais cette fois-ci dans son contexte initial, à savoir l'Angleterre victorienne. Les événements sont vus par un jeune écrivain, habitant à côté de l'impact du premier vaisseau, qui nous fait vivre toutes les étapes de cette guerre bien inégale. Car malgré leur sentiment de supériorité sur ces êtres qu'ils estiment répugnants, les hommes sont en fait sans défense... C'est incroyable de voir qu'un roman écrit il y a plus de 120 ans peut être aussi moderne. Il faut dire que H. G. Wells est vu comme le Jules Verne britannique, et le livre est plein d'inventivité, la principale étant qu'il a été le premier à imaginer l'arrivée sur Terre des martiens. Quand on pense à tout ce qui en a suivi, c'était hyper novateur ! Bref, J'ai adoré.
Vote: 
4
Average: 4 (1 vote)

J'ai lu "Au revoir là-haut", de Pierre Lemaitre, et j'ai trouvé ça... waouh !!! Enfin un livre fort et puissant, non pas dans le sens lyrique du terme (plein de belles descriptions fines et grandioses), mais plutôt dans le genre qui vous dévore les tripes jusqu'à ce que vous l'ayez terminé. Albert est un poilu malchanceux, qui se fait enterrer vivant dans un trou d'obus 8 jours avant l'Armistice (scène d'intro, époustouflante). Il est sauvé in extremis par Edouard, lequel en échange reçoit malheureusement un éclat d'obus qui le défigure atrocement. Ces 2 hommes, que leurs origines opposent, vont ainsi se retrouver liés, et vivre ensemble les désillusions de l'après-guerre, très forte pour glorifier ses morts, beaucoup moins pour s'occuper des rescapés. Mais ils auront leur petite vengeance... Ce livre est monté comme un polar, avec des personnages puissants, et permet de voir la grande guerre sous un autre angle, celui des vautours se faisant du beurre sur le malheur des autres. C'est cynique, émouvant, ironique, parfois drôle, bref, très fort. Et le titre en lui seul résume la philo du livre : "au revoir là-haut" sont en effet les derniers mots écrits par Jean Blanchard à sa femme avant de se faire fusillé pour trahison, alors qu'il avait juste obéi à ses supérieurs lors de l'attaque de sa tranchée... Bref, j'ai adoré.DD78
Vote: 
5
Average: 5 (1 vote)