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J’aime bien Ivan Jablonka. Déjà il a mon âge (si si, ça compte !), et puis un homme qui se questionne sur sa masculinité et la place qu’elle lui apporte dans notre société, ça me parle aussi. Cette fois-ci Ivan nous plonge dans ses souvenirs personnels avec « En camping-car », sorti en 2018. Il nous raconte ses vacances magiques passées avec ses parents, sa frangine et des amis aux quatre coins de l’Europe, dans ce fameux combi Wolfwagen si emblématique. Il nous décrit ainsi chacun de ces voyages et les souvenirs qu’il en a gardés, en les mettant ensuite en parallèle avec sa vie actuelle et son analyse de petit-fils de déportés. C’est en fait un élément capital dans sa construction d’adulte, qui a même influencé les vacances dont il a bénéficié et forcément la personne qu’il est devenu. J’ai beaucoup aimé, déjà parce que c’est autobiographique, et puis aussi parce que ce livre m’a fait voyager, tout en me faisant réfléchir : cette époque je l’ai moi aussi vécue au même âge, je peux donc confronter son ressenti avec le mien. Bref, très chouette.
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Le narrateur est au chevet de sa mère âgée, lui lisant à voix haute La Peau de chagrin de Balzac, son livre préféré. A 54 ans, ce professeur de lettres dans une université catholique belge, s’occupe avec dévouement de sa maman. Il revient sur le parcours de cette femme marocaine, analphabète et immigrée, au service de ses enfants. Ce premier roman, particulièrement émouvant de l’islamologue et enseignant Rachid Benzine, est un plaidoyer pour l’amour filial et traite de ce sujet traité avec une grande justesse.
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Je ne lis que très rarement des essais, mais comme le sujet m'intéressait et que j'aime aussi beaucoup Ivan Jablonka, je me suis lancée dans la lecture « Des hommes justes ». L'auteur y propose une réflexion, sa réflexion, sur le fait d'être un homme de nos jours : qu'est-ce que cela lui permet de faire, quels privilèges lui sont tacitement accordés par la société, quelles sont ses relations avec les femmes ? Ivan Jablonka articule sa réflexion autour de 4 thèmes : le patriarcat et son histoire, les différents mouvements féministes, la situation actuelle qui tend à faire bouger les choses, et enfin des propositions pour que les choses s'améliorent. Pour ma part j'ai beaucoup apprécié les premiers thèmes, et plus particulièrement le 3ème, qui donne une vision globale sur les changements que nous vivons actuellement (#metoo notamment). Par contre j'ai trouvé que les propositions faites dans la 4ème partie ne reprenaient que des choses déjà vues. L'ensemble est extrêmement documenté, voire trop : on s'y perd un peu dans tous ces exemples certes accessibles et compréhensibles mais qui mélangent trop à mon avis les choux et les carottes. Bref, Ivan Jablonka a eu le mérite de se questionner sur sa place d'homme dans la société, et c'est fortement louable. Par contre il s'est à mon avis un peu trop éparpillé dans ses réflexions, et c'est dommage. Mais les choses sont en train de bouger, et c'est ça le plus important.
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"Laetitia", c'était pour moi la petite ritournelle de Gainsbourg, ainsi que le prénom d'une de mes meilleures amies. Maintenant ce sera aussi le titre du livre d'Ivan Jablonka, que j'ai dévoré. Le sujet est pourtant extrêmement difficile : l'auteur décrit en effet ce terrible fait divers qui a secoué la France en janvier 2011, à savoir la disparition puis l'assassinat de Laetitia Perrais, jeune fille de 18 ans placée en famille d'accueil en Loire Atlantique. L'affaire en avait soulevé bien d'autres, dont la grève historique des magistrats suite aux interventions du président de l'époque, Nicolas Sarkozy, les accusant de ne pas avoir suivi correctement le principal suspect alors que celui-ci sortait de prison. Et je ne vous parle même pas du procès pour viol du père de la famille d'accueil quelques mois plus tard… Ce qu'a ici voulu faire Ivan Jablonka, c'est redonner vie à cette jeune fille en la traitant non comme une victime, mais comme une femme pleine de vie qui a fait une (très) mauvaise rencontre. Il mène ainsi une enquête minutieuse et passionnante, qui éclaire en profondeur les différents tenants et aboutissants de cette histoire terrible. Certains pourront trouver la démarche racoleuse, moi j'ai trouvé au contraire qu'il se place en tant qu'historien de notre époque, mettant en lumière ceux qui n'y sont jamais. Bref, un grand livre.
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Cela faisait longtemps que je voulais me plonger dans les "Cent ans de solitude" du prix Nobel Garcia Marquez. Pourtant ses précédents livres ne m'avaient pas vraiment emballé. Mais j'ai bien fait de persévérer... L'action se situe dans le petit village colombien de Macondo, où s'installent José et Ursula après avoir fui leurs familles. Car José et Ursula sont cousins, et menacés pour la peine d'avoir un enfant avec une queue de cochon ! Le livre raconte leur histoire et celles de leurs descendants, jusqu'à ce qu'effectivement la prophétie se réalise... Il est injuste de réduire ce grand roman à cette simple histoire, tant le livre foisonne de vie, de magie et d'humanité. C'est un vrai tourbillon avec des personnages hauts en couleurs, qui aborde aussi bien les petits tracas de la vie que les grandes questions (comment faire des petits poissons en or versus la dictature en Amérique Latine). D'ailleurs je trouve qu'il porte bien mal son titre. Bref, ce livre ne ressemble à aucun autre, mais vous transportera bien loin !
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