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C'est tout d'abord le titre du livre qui m'a plu, "Balzac et la petite tailleuse chinoise". Que venait faire un de mes auteurs classiques préférés avec une cette petite asiatique ? L'histoire se déroule en fait en 1973 (excellente année cela dit au passage !), dans les montagnes du fin fond de la Chine. Luo et le narrateur y sont envoyés en "ré-éducation", afin d'échapper à la culture de leurs parents et de devenir ainsi de bons petits membres du parti : à 17 ans, ils arrivent donc dans un village isolé, peuplé de montagnards primitifs (mais communistes) qui les assomment de travaux des champs. Et ce pour une durée indéterminée... Leur cauchemar se dissipe un peu lorsqu'ils rencontrent la belle fille du tailleur du village d'à coté, mais surtout un autre ré-éduqué, le Binoclard. En effet celui-ci cache farouchement dans ses affaires une lourde valise. Serait-elle remplie des livres dont ils sont privés ? J'ai beaucoup aimé ce livre, car il nous fait découvrir une période contemporaine assez sombre, la révolution culturelle chinoise. On y devine l'horreur de la situation, surtout pour ces jeunes gens plein d'espoirs, mais sans aucun avenir. Et l'on ne peut que constater la chance que nous avons de pouvoir lire, écouter, regarder à volonté sans même nous poser de questions... Par contre j'ai été déçue par la fin : après avoir bien posé ses personnages, l'auteur les abandonne sur le coup de théâtre final. Dommage.
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J'ai lu "Inconnu à cette adresse", recommandé par un copain, et je suis un peu déçue .... Il s'agit d'une nouvelle écrite pendant la guerre par une desperate housewife américaine sur la montée du nazisme en Allemagne, et traitée sous forme épistolaire. Le juif de San Francisco Max écrit à son grand ami allemand Martin de retour au pays, lequel va au fil des lettres de plus en plus se tourner vers Hitler, et réduire cette belle amitié (et plus encore) à néant ... De cette idée séduisante au départ, je regrette les grosses ficelles sur l'évolution de Martin: en peu de pages, il passe du statut de meilleur ami à celui de traitre, c'est un peu rapide. Coté nouvelles, Stefen Zweig arrivait à faire passer beaucoup plus de sentiments dans des récits tout aussi courts. Mais bon, vu le succès qu'a connu ce livre, je dois être un peu à part!DD78
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Est-ce l'apanage de la famille Dumas de savoir rendre un récit haletant de bout en bout, passionnant ainsi leurs lecteurs dans des récits romanesques à souhait ?? Probablement, car tout comme la lecture du "Comte de Monte-Cristo", la lecture de ce classique m'a passionnée. Plus que passionnée même, car quelque chose dans cette histoire m'a profondément émue, au point de regarder ma propre relation amoureuse d'un autre oeil, et de modifier mon comportement. Un autre lecteur pourrait ne voir dans "La dame aux Camélias" qu'une histoire d'amour fleur bleue de plus, digne de figurer dans la collection Arlequin. Mais à mes yeux, la relation unissant Marguerite à Armand m'est apparue d'une telle violence, d'une telle intensité !! Les 2 héros savent que leur bonheur ne peut être que de courte durée, et ils ne s'en aiment que plus fort. Leur séparation est si douloureuse qu'elle plonge Armand dans la haine de son ancienne maitresse, mais uniquement pour mieux cacher son amour. Bref, j'ai vécu ce récit avec intensité et fébrilité. Et c'est surprenant de voir comment un livre écrit il y a plus de 150 ans peut toucher une lectrice de notre époque, mais cela n'en reste pas moins formidable.
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Ne vous fiez pas à son titre enchanteur, "Le ventre de la fée", d'Alice Ferney, tient plutôt du cauchemar... D'elle on ne saura pas grand chose, sinon qu'elle est très belle, douce et pleine de grâce. Pareil pour lui, qui l'aime comme un fou et ne vit que pour elle. Comme souvent dans ces cas-là, l'enfant de l'amour grandit dans le ventre de la fée, et ainsi Gabriel parait dans un monde rempli de douceur et de tendresse (fin de la 1ère partie). Quelques années plus tard (début de la 2ème partie), Gabriel viole avec sadisme sa petite amie dans sa chambre d'enfant. La fée est morte, et l'ange est devenu démon... Ce court roman est terrible : il nous fait passer du monde des bisounours à celui d'un serial killer, comme ça, sans prévenir. Et pas le petit serial killer gentillet qui fait ses coups en douce, non, celui qui coupe, tranche, dépèce, surtout les petites filles, parce qu'il les aime bien les petites filles... Bref, tout est présenté de façon crue et chirurgicale. On essaye de comprendre, de se rattacher à quelque chose d'humain, mais non, il n'y a rien. Petite déception cependant avec la fin de ce conte, qui n'en a en fait pas. Mais où est la morale alors ?
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J'avais beaucoup aimé "1984" de George Orwell, alors j'ai décidé de continuer sa découverte avec "la ferme des animaux". J'y avais échappé au collège, mais à sa lecture je comprends pourquoi cette fable moderne plait tant aux enseignants : nous sommes dans la ferme de Mr Jones, et trop c'est trop, les animaux décident de prendre le pouvoir et leur liberté : exit le fermier ! Des règles égalitaires sont énoncées et partagées, et tous mettent la main à la "patte" (trop drôle DD !) pour améliorer la vie de la communauté. Mais petit à petit, au fil du temps, les cochons s'accaparent lentement mais sûrement le pouvoir... Manipulations, désinformations, violences, tout y est pour critiquer l'autoritarisme, humain bien entendu. Et c'est impressionnant de voir comment un bouquin écrit en 1951 est toujours terriblement d'actualité... Bref, pas mal !
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Il y a très peu de livres que j'ai commencé sans les terminer, et "Madame Bovary" en faisait jusqu'à présent partie. Mais j'avoue qu'en m'y replongeant 25 ans plus tard, je ne comprends pas pourquoi... Charles est le symbole même du brave type, élevé par une maman directive et un père volage. Dans cette Normandie profonde du milieu du XIXème siècle, il fait ce qu'on lui dit, devenant médecin de campagne, et épousant une veuve tout aussi sèche que jalouse. Cependant, à la mort de cette dernière, sa vie bascule lorsqu'il rencontre la douce Emma, fille de l'un de ses patients : il en tombe profondément amoureuse et l'épouse. Ce qu'il ne comprendra que trop tard, c'est que de son coté cette dernière s'ennuie profondément dans ce mariage, méprise son époux, et n'aspire qu'à une vie digne d'elle... J'avoue que c'est un livre qui m'a surprise, tout d'abord dans sa narration : même si je connaissais la trame du roman, je me demandais bien comment cela allait durer 500 pages, et j'avoue que je me suis laissée bercer et surprendre par les détours de cette histoire. Ce qui m'a surprise également, c'est l'effet de bombe qu'a eu ce livre à l'époque de sa sortie dans le milieu littéraire : il a remis complètement en question la manière d'écrire, et pour nous lecteurs du XXIème siècle ça nous passe complètement à coté. Et puis forcément il y a le personnage d'Emma, icône de la littérature : elle n'est en fait que cela, une femme qui trompe son ennui dans l'adultère, l'argent, et la méprise de ceux qui l'aiment vraiment. Mais le plus terrible, c'est qu'elle est le fruit de son époque, où les femmes n'avaient aucun choix sinon celui d'obéir. C'est cela qui me marquera le plus.
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Grosse déception pour moi que ce « Messie de Dune » : autant j’avais adoré le premier opus, autant celui-ci m’a globalement ennuyée. On retrouve pourtant quasi tous les personnages principaux de « Dune », sauf que maintenant Paul est le chef absolu et que ça lui pèse un peu. Normal, une sombre conspiration se monte pour l’éliminer… J’ai retrouvé dans ce livre tout ce que je reproche en général aux livres de science-fiction : une histoire remplie de termes inconnus, racontée comme si tout le monde était au courant de tout alors qu’en fait on y comprend rien. Mais ce qui m’a particulièrement ennuyée, c’est cet aspect religieux/mystique qui est donné au personnage de Paul ainsi qu’à sa sœur : cela ne m’intéresse absolument pas. Bref, vous l’aurez compris, je passe mon tour pour la suite de la série.
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Grâce et Dénuement d'Alice FerneyUn livre émouvant qui peut faire changer notre regard sur les gens du voyage.C'est la rencontre entre une bibliothécaire et une famille de gitans. Elle vient chaque mercredi faire la lecture aux enfants déscolarisés de ce camp.Tout au long de ce livre on découvre un monde totalement différent du notre. C'est un beau et bon sujet avec des personnages attachants en marge de notre société.Un livre qui remet en cause notre jugement sur des personnes dont on ne connait pas ou très mal la vie.
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Je partage complètement cet avis.Un livre émouvant mais sans manichéisme ni angélisme à lire et à faire lire.
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Ce roman, oh combien d’actualité dans notre région quant aux griefs systématiques que l’on formule envers les Manouches, est une criante sonnette d’alarme ainsi qu’une immense leçon d’humanité. Car oui, nous parlons bien ici d’êtres humains, certes venant d’un peuple vivant en marge de notre société, avec des coutumes et traditions singulières mais néanmoins constitués de chair et d’os comme tout un chacun !Si nous pouvions après la lecture de ce livre faire preuve d’un peu plus de discernement, l’auteur, Alice Ferney nous aura fait franchir un grand pas vers notre prochain. J’émets toutefois un bémol sur certains détails de dénuement dans lequel se trouvent les protagonistes. A-t-elle vu ou vécu de près ces situations extrêmes ? D’après mes recherches, elle s’est uniquement inspirée de documents et de films qu'elle a vus sur les Gitans.Malgré une très belle écriture, très émouvante, je regrette sur la forme de l’édition, un interlignage trop serré qui vient accentuer l’absence originale de signes typographiques accompagnant habituellement les dialogues.Emérance Bétis de Jouars-Pontchartrain. Merci à Elvira de m'avoir conseillé ce livre.
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J'aime beaucoup l'écriture d'Alice Ferney. Sans forcément utiliser de grands mots, chaque phrase semble ciselée au millimètre près, et en plus c'est très beau. "Grâce et dénuement" n'échappe pas à la règle, même si de prime abord le sujet se prête peu à la poésie : la vie plus que galère d'une grande famille gitane. Il y a la reine mère, haute comme trois pommes mais qui dirige tout, les 4 fils, au sang chaud et à la main légère, les belles-filles, profondément mères, et la ribambelle d'enfants qui va avec. Et puis il y a Esther, sortie de nul part mais pourtant bien présente, qui tous les mercredis quitte sa petite vie tranquille de bibliothécaire de province pour venir faire la lecture aux enfants. Lentement, le charme opère, ouvrant des mondes immenses pour certains, pendant que d'autres réalisent l'étroitesse de leur vie... Cela fait du bien, un livre bienveillant comme cela, qui malgré le constat va contre certaines idées reçues et apporte l'espoir. C'est un livre sur l'amour aussi, et sur ses différentes formes : l'amour impossible, l'amour maternel, l'amour vache, l'amour inconditionnel. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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