« Une histoire d’amour et de ténèbres », encore un titre magnifique qui m’a aussitôt attirée. Quand j’ai ensuite su que son auteur Amos Oz y racontait son enfance dans l’Israël des années 40-50, moi qui adore les autobiographies, j’ai validé. Mais je dois avouer que cela n’a pas été une lecture facile… Le lecteur découvre tout d’abord en couverture une jolie photo de famille, avec ce petit garçon tout mignon et bien habillé, à côté de ses parents souriants, la mère se reposant doucement sur la tête de son mari. Le livre raconte tout ce que cette photo ne dit pas : la pauvreté et le manque de tout dans un pays qui n’en est pas encore un et qui recueille tous les drames de la Shoah ; le désamour de ses parents, aussi dissemblables que possible ; et la maladie de sa mère, victime d’une nostalgie qui lui sera fatale. Le petit Amos grandit pourtant dans une famille d’érudits, véritables puits de sciences mais qui ne trouvent pas d’emplois à leur niveau. Il nous fait découvrir la vie de leur quartier de Jérusalem, ainsi que tous les évènements politiques autour de la création d’Israël. C’est principalement là que j’ai eu du mal, noyée dans des références et évènements que je ne connaissais pas. Mais par contre quel plaisir de découvrir ce pays et ce qui l’a fait naitre : Amos Oz restitue bien ce mélange d’Orient et d’Occident, que ce soit par l’ambiance du livre ou ses personnages. Bref, un avis partagé mais un livre fort.