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Ne vous fiez pas à son titre enchanteur, "Le ventre de la fée", d'Alice Ferney, tient plutôt du cauchemar... D'elle on ne saura pas grand chose, sinon qu'elle est très belle, douce et pleine de grâce. Pareil pour lui, qui l'aime comme un fou et ne vit que pour elle. Comme souvent dans ces cas-là, l'enfant de l'amour grandit dans le ventre de la fée, et ainsi Gabriel parait dans un monde rempli de douceur et de tendresse (fin de la 1ère partie). Quelques années plus tard (début de la 2ème partie), Gabriel viole avec sadisme sa petite amie dans sa chambre d'enfant. La fée est morte, et l'ange est devenu démon... Ce court roman est terrible : il nous fait passer du monde des bisounours à celui d'un serial killer, comme ça, sans prévenir. Et pas le petit serial killer gentillet qui fait ses coups en douce, non, celui qui coupe, tranche, dépèce, surtout les petites filles, parce qu'il les aime bien les petites filles... Bref, tout est présenté de façon crue et chirurgicale. On essaye de comprendre, de se rattacher à quelque chose d'humain, mais non, il n'y a rien. Petite déception cependant avec la fin de ce conte, qui n'en a en fait pas. Mais où est la morale alors ?
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Quel délice que ce petit roman d'Alice Ferney ! Déjà rien que le titre je trouve, "L'élégance des veuves", qui traduit bien ce que l'on va trouver dans notre lecture : des vies de femmes, à une époque où la maternité était la seule destinée, dans laquelle elles se donnaient à corps perdu, enchainant les enfants au bon vouloir de Dieu. Mais ce dernier savait aussi être cruel, et retirer précocement ces petits êtres des bras aimants de leur mère, qui rapidement ne trouvaient plus non plus dans ceux de leurs maris chaleur et réconfort, eux aussi étant partis très vite... C'est fin, c'est subtil, délicat, simple aussi, mais la vie ne l'est-elle pas ? La maternité et ce lien presque charnel entre mère et enfant sont magnifiquement dépeints, et m'ont en tout cas beaucoup touché. Par contre un livre très féminin à mon avis, qu'en penserait un homme ? Bref, j'ai adoré.DD78
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Ce roman, court par son nombre de pages, est d'une intensité incroyable. J'ai continué à penser aux personnages et à leurs destins plusieurs jours après avoir terminé ma lecture et cette sensation est l'une de mes préférées dans la lecture. Je me suis retrouvée dans l'incapacité de laisser totalement Valentine, Mathilde et Gabrielle. Grâce à Alice Ferney, nous sommes plongés au début du 20ème siècle. Les couples se marient, les femmes enfantent dans la douleur à de multiples reprises, assistent avec désespoir aux décès de leurs maris ou fils à la guerre et finissent dans la solitude leurs vies, marquées par le sceau du chagrin et des deuils. Chaque ligne est écrite avec beaucoup de délicatesse et d'humanité. La maternité est ici un point d'ancrage très fort et elle est décrite avec beaucoup de douceur et de tendresse. Ces passages m'ont particulièrement touchées. Nous ressentons également beaucoup de compassion face aux drames qui vont tâcher les vies de ces trois femmes, courageuses, fortes et sensibles. Les moments de bonheur, essentiellement liées aux mariages, aux naissances et aux histoires d'amour qui sont celles d'une vie, apportent un peu de légèreté dans cette époque qui n'était pas simple. J'ai passé un très beau moment de lecture. La plume d'Alice Ferney m'a bouleversé par son humanité et sa profonde tendresse pour nos ancêtres féminins qui ont bercés le monde. Un très beau coup de coeur, donc, pour ce petit roman, dont le contenu m'a fait vibré jusqu'à la dernière page.
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