La musique dans les romans
Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, trois étudiants chinois restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle l'Empire est en train de plonger l'Asie. Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l'irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. L'enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu'il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit.
Saint-Pétersbourg, 1919. Sonetchka, une jeune fille, est engagée par Maria, cantatrice de la haute société, pour être son accompagnatrice. Maria est belle et talentueuse ; Sonetchka est insignifiante et miséreuse. Parce que la soprano rayonne et qu'elle a tout, alors qu'elle-même n'a rien, Sonetchka, d'abord fascinée, entreprend bientôt de détruire le bonheur trop parfait de la chanteuse...
Dans une Venise envahie par les troupes napoléoniennes, Johannes Karelsky, violoniste au talent reconnu dès l'enfance, enrôlé dans l'armée française et blessé au combat, trouve domicile chez un mystérieux luthier, passionné d'échecs et amateur d'eau-de-vie.
Très vite, entre ces deux hommes du secret, se noue une complicité faite de respect, de silence et de musique, qui se changera en une amitié que la simple évocation d'une voix de femme scellera jusque dans la mort. Le violon noir, douleur et chef-d'oeuvre du luthier, est-il en fin de compte l'instrument de leur perte ou de leur rédemption ?
Alors que chaque concert lui vaut un triomphe et qu'il se trouve au sommet de sa gloire, le chef d'orchestre Alexis Kandilis commet une indélicatesse dont les conséquences pourraient être irrémédiables. Sa réputation est ébranlée. Aux déceptions et revers qui s'ensuivent il oppose la certitude de son destin d'exception. Mais les blessures les plus anciennes se rappellent à son souvenir. L'insidieux leitmotiv des Kindertotenlieder - Les chants des enfants morts - de Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu'il voudrait oublier.
Il a suffi d'un soir, dans un petit club de province, pour que Simon Nardis se remette à la vodka... et au jazz. Dix ans plus tôt, pianiste renommé, il avait abandonné pour "raisons de santé". Il était devenu bon mari, bon père, bon spécialiste du chauffage industriel, n'écoutant plus que de la musique classique. Ayant une heure à tuer avant de rentrer, il accompagne dans le club un ingénieur dont il vient de dépanner l'usine. Trois jeunes musiciens américains assurent l'ambiance. Pendant leur pause, il se met au clavier. La patronne du club le "reconnaît" à son jeu. Bientôt, elle le rejoint sur l'estrade pour reprendre la mélodie au vol. Et c'est le bonheur qui revient. Fulgurant.
Qui prête attention à Joe ? Ses doigts agiles courent sur le clavier des pianos publics dans les gares. Il joue divinement Beethoven. Les voyageurs passent. Lui reste. Il attend quelqu'un, qui descendra d'un train, un jour peut-être. C'est une longue histoire. Elle a commencé il y a cinquante ans dans un orphelinat lugubre. On y croise des diables et des saints. Et une rose...
En 1901, Erik Satie a 34 ans et se retrouve sans ressources ni avenir professionnel. Adepte de la provocation, il s'est fait renvoyer du Conservatoire, avant d'être réformé et de devenir gymnopédiste. Dans chambre de banlieue sordide, coincé entre deux pianos désaccordés et quatorze parapluies noirs identiques, il boit autant qu'il compose. En manque d'affection après sa rupture brutale avec la peintre Suzanne Valadon, il envoie des lettres à ses amis, dont il n'ouvre pourtant jamais les réponses. Créateur brillant et fantaisiste, Satie condamna l'absence d'originalité du monde musical de l'époque, et ce refus des règles lui valut l'incompréhension et le rejet de ses contemporains.
Lorsque Jimi Hendrix entame les premières notes de l'hymne national américain devant la foule de Woodstock, c'est le cri retentissant de toute une génération qu'il fait entendre. Une génération qui ressent un violent sentiment de révolte face à la guerre du Vietnam. Une génération pour laquelle la musique représente un refuge, un foyer. Dans une langue inspirée et mélodieuse, Lydie Salvayre retrace la vie du célèbre guitariste, entonnant un hymne captivant à la gloire d'un musicien de légende.
Luis est né en 1935. D'origine espagnole, il vit à Paris avec ses parents et ses sœurs. Handicapé, il grandit, l'oreille collée au transistor, en découvrant l'enlacement des arpèges, la beauté des concertos, cantates et symphonies. La musique devient son unique refuge. À vingt-et-un ans, seul sur les bords de la Seine, Luis est soudain bouleversé par le son d'un bandonéon. Désormais, plus rien ne sera comme avant.