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"La tresse", de Laetitia Colombani, raconte le destin de 3 brins de femmes, toutes tellement différentes mais tellement semblables à la fois : Smita, l'indienne intouchable condamnée à ramasser les excréments des autres, et qui veut à tout prix éviter ce destin pour sa fille ; Giulia, la sicilienne, qui en même temps que l'amour découvre que son papou chéri a endetté leur petite fabrique de perruques jusqu'aux dents ; et Sarah, la working girl canadienne qui contrôle tout, sauf cet indicible crabe qui lentement la ronge. Contre toute attente, leurs histoires vont s'entremêler dans une tresse inattendue... Bon, je dois bien avouer que je l'ai dévoré, ce livre, malgré ses défauts : déjà il est trop court, et nous laisse rapidement sur notre faim ; ensuite les 3 personnages sont hyper stéro-typés, surtout celui de Sarah, la killeuse sans faille qui d'un seul coup découvre qu'elle a une vie ; et puis l'écriture, qui ne vole pas bien haut. Cependant ces défauts sont largement compensés par le message féministe et poétique que j'ai vu derrière tout cela : la lutte aux 4 coins de la planète pour défendre sa place dans la société ; et puis ce fil capillaire conducteur fort et féminin à la fois. Bon allez, c'est très très bien finalement !
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J'ai lu "Un roman français", de Frédéric Beigbeder, et ai un peu honte d'avoir bien aimé! En effet l'auteur prétend n'avoir eu jusqu'à présent aucun souvenir de son enfance. Rien, niet, nada. Jusqu'à ce jour de janvier 2008, où ayant été pris en flag en train de snifer de la coke sur le capot d'une voiture (!), il se tape 48 heures de garde à vue et le mitard qui va avec. Le choc est alors tel pour le dandy parigo-jet-setter que tout lui remonte subitement à la surface, et qu'il se décide de tout mettre à plat dans ce livre. Honte donc d'avoir bien aimé, car le lecteur rentre dans son intimité, son enfance, sa famille, bref, tout ce qui l'a construit et fait de lui l'homme que l'on connait. Ce qui sauve le livre d'une énième biographie people, c'est l'écriture, brillante, riche, drôle, parfois simple, mais ceci ne contredit pas forcément cela. Par contre de là à lui donner un prix littéraire (le prix Renaudot en l'occurence), ,c'est peut-être un peu poussé...DD78
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J'ai bien aimé, malgré un sujet (et une période) difficile(s). Alice a 80 ans et refuse de se voir traiter comme une vieille. Ben oui, elle a encore 20 ans dans sa tête, des projets à foison, et surtout est révoltée de voir les acquis des combats féministes passés reculer petit à petit... Bon d'accord, le corps ne suit plus comme avant, le mari est souvent trop plan-plan, elle se sent parfois dépassée, mais non: elle refuse de ne plus faire partie de ceux qui "font", pour être forcée de rentrer dans la catégorie des spectateurs. Comme vous l'aurez compris, ce livre pose le problème de la place laissée à la vieillesse dans notre société: on sait que c'est pas bien, mais on s'en moque souvent (gentiment ou pas), parce qu'on fond ça nous fait peur... Ce livre m'a pas mal fait réfléchir, mais bien rire aussi: l'auteure a le verbe mordant et n'épargne personne, ni jeune ni vieux. Bref, ça casseDD78
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