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Cela faisait longtemps que ce petit livre trainait dans mes cartons, et pour tout avouer, je m'attendais à trouver dans le personnage de Manon une jeune fille naïve et honnête, héroïne d'une de ces histoires de jeune inconnue découvrant l'amour dans quelque province fleurie et verdoyante. Mais c'est en fait le récit d'une passion dévorante que j'ai rencontrée, passion éprouvée par le jeune chevalier Des Grieux, garçon honnête et vertueux mais qui ne peut réprimer cette inclinaison, et sombre ainsi dans tous les désordres amoureux. C'est la vertu de l'époque qui est ici décrite, mais surtout bafouée en toute connaissance de cause par les personnages. A la droiture religieuse, ces derniers préfèrent la quiétude de l'amour, allant même jusqu'à voler pour la préserver, mais en toute innocence... J'ai été à la fois impressionnée et freinée par le langage soutenu employé par l'abbé Prévost (le livre date quand même de 1730-1733), mais cela m'a fait du bien (!) de lire une oeuvre si bien écrite. Quoi qu'il en soit, si le texte se veut une description de la vertu d'une époque, c'est aussi intéressant d'en constater sa désuétude: il ne s'agit en fait que de concubinage !
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Ne vous fiez pas à son titre enchanteur, "Le ventre de la fée", d'Alice Ferney, tient plutôt du cauchemar... D'elle on ne saura pas grand chose, sinon qu'elle est très belle, douce et pleine de grâce. Pareil pour lui, qui l'aime comme un fou et ne vit que pour elle. Comme souvent dans ces cas-là, l'enfant de l'amour grandit dans le ventre de la fée, et ainsi Gabriel parait dans un monde rempli de douceur et de tendresse (fin de la 1ère partie). Quelques années plus tard (début de la 2ème partie), Gabriel viole avec sadisme sa petite amie dans sa chambre d'enfant. La fée est morte, et l'ange est devenu démon... Ce court roman est terrible : il nous fait passer du monde des bisounours à celui d'un serial killer, comme ça, sans prévenir. Et pas le petit serial killer gentillet qui fait ses coups en douce, non, celui qui coupe, tranche, dépèce, surtout les petites filles, parce qu'il les aime bien les petites filles... Bref, tout est présenté de façon crue et chirurgicale. On essaye de comprendre, de se rattacher à quelque chose d'humain, mais non, il n'y a rien. Petite déception cependant avec la fin de ce conte, qui n'en a en fait pas. Mais où est la morale alors ?
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Pour moi, l'oeuvre d'Amélie Nothomb se divise en deux parties : d'un côté ses romans fictifs, pour la plupart courts et percutants ; de l'autre ses récits autobiographiques, qui nous racontent son incroyable vie d'enfant de diplomate (belge de surcroît). C'est dans ce groupe que se situe "le sabotage amoureux", qui commence par l'arrivée en Chine de toute la famille alors qu'Amélie n'a que 7 ans. Et pas n'importe quelle Chine : celle du communisme et de la révolution culturelle, où être étranger signifiait être parqué dans des ghettos de luxe sans aucun contact avec la population locale. Alors forcément, quand on a 7 ans et qu'on est entouré d'enfants de plus de 30 nationalités différentes, on se trouve une super occupation : faire la guerre... Grosse déception pour ma part je l'avoue : je n'ai pas trouvé grand intérêt dans ces récits de guerre des boutons à la sauce chinoise, où l'ego de notre Amélie apparaît bien démesuré. Il y a certes 2 ou 3 allusions au contexte complexe de ce pays si particulier, mais largement noyées dans des récits de combats enfantins un peu ennuyeux. Bref, pas terrible.
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