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Quel plaisir de retrouver la famille Cazalet avec ce quatrième tome de la saga, intitulé « Nouveau départ ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit, une fois la guerre finie : comment retrouver une certaine normalité ? Nos protagonistes se rendent compte que beaucoup de choses ont changé, que la société a évolué, et que leur place parmi elle est à faire ou à refaire. Ainsi Ruppert, de retour de France, qui ne sait ni comment se comporter ni quoi dire à sa femme Zoé après toutes ces années d’absence ; tout comme elle qui se remet difficilement du suicide de l’amant qu’elle avait pris alors ; il y a également le séduisant Edward qui finit par se décider à quitter sa femme pour sa maîtresse, et qui finira par le regretter ; Et cette même maîtresse qui épousée devient encore plus jalouse de cette famille à laquelle elle n’appartiendra finalement jamais ; et puis il y a les cousines Louise, Polly et Clary, qui après avoir tant attendu de devenir adultes et indépendantes se retrouvent face aux difficultés de la vie… C’est vrai que lorsque l’on n’est pas dedans, les histoires ci-dessus peuvent paraitre futiles et sans intérêt. Mais c’est sans compter le talent d’Elizabeth Jane Howard, qui réussit la prouesse de faire vivre tous ces destins en parallèle et de nous les rendre passionnants, dans une période qui l’est tout autant : l’après-guerre. C’est fin, délicat, parfois long peut-être, mais terriblement addictif, et fortement révélateur de la condition féminine de cette période. Snif, plus qu’un tome et c’est fini !
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"La saga des Cazalet" est une chronique d'Elizabeth Jane Howard qui date des années 90. On y suit la vie d'une grande famille bourgeoise anglaise, durant l'été de 1939 pour le premier volet, et au début de la seconde guerre mondiale pour le présent volume, "A rude épreuve". Si toute la famille Cazalet était précédemment soulagée que l'Angleterre n'entre pas en guerre, elle doit ici se résoudre à l'inévitable. Tous ses membres quittent donc Londres pour se mettre à l'abri dans la grande propriété familiale du Sussex, et chacun doit tant bien que mal s'en accommoder : les cousines Polly et Clary partagent la même chambre tandis que leurs frères partent comme d'habitude en pension ; les épouses doivent organiser l'intendance de la maisonnée tandis que les hommes continuent de faire tourner l'entreprise familiale ; et certains continuent de tromper leur femme pendant que certaines fantasment sur d'autres... J'ai adoré retrouver tous les protagonistes de "Eté anglais", avec leurs caractères et leurs petites histoires : les enfants ont grandi tandis que leurs parents vieillissent inexorablement, et de nouveaux personnages font leur apparition. Mais ce que j'ai particulièrement aimé, c'est voir comment la guerre a été perçue de l'autre coté de la Manche. En effet j'ai déjà lu bon nombre de livres sur la guerre coté français, mais je n'avais jamais rien lu sur cette période coté anglais : l'attente, le rationnement, la peur des raids aériens et des bombardements et surtout l'absence d'informations. On quitte finalement la famille à l'hiver 41, et j'ai hâte de connaitre la suite !
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Nouveau coup de coeur 2019 pour DD avec "La neuvième heure", d'Alice McDermott. Pourtant le thème n'est pas à la base hyper accrocheur : la vie de bonnes soeurs dans le Brooklyn des années 50, et leur influence sur celles d'Annie et de Sally. Cela commence avec le suicide de Jim, mari de la première enceinte de la seconde, et le support que lui donne alors soeur Saint Sauveur. Cela se poursuit avec le travail offert à Annie à la blanchisserie du couvent avec soeur Illuminata, pendant que Sally grandit à leurs pieds. Puis à la vocation de Sally d'entrer elle aussi dans les ordres afin de dévouer sa vie aux malades et aux plus démunis... Mais cela serait tellement réducteur de réduire ce roman à cela ! A travers ces personnages féminins, ce sont en effet toute la vie et l'ambiance d'un quartier qui sont ici racontées : les familles nombreuses irlandaises, les violences familiales, la pauvreté cachée, la foi et bien d'autres. La question du don de soi est aussi abordée, ceci étant l'interrogation que l'a tendance à avoir quand on croise des personnes rentrées dans les ordres. Mais ce que j'ai le plus aimé, c'est la narration, toute en finesse et en douceur, mélangeant 3 générations de protagonistes avec poésie mais aussi réalisme. Bref, un livre surprenant et merveilleusement bien écrit.
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