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Le coup de cœur que j’ai ressenti lorsque Delphine Minoui a présenté son livre à la « grande librairie » se confirme au-delà de tout ce que je pouvais imaginer. Au-delà de l’écriture gracieuse de Delphine, ce récit m’a absolument transporté. Delphine est grand reporter, spécialiste du moyen orient et s’intéresse actuellement tout particulièrement à la Syrie. Au hasard d’une navigation sur facebook elle découvre l’existence d’une bibliothèque secrète au cœur de Daraya en pleine guerre. De courriel en courriel, en passant par Skype et WhatsApp elle entre en contact avec Ahmad. C’est à travers ses yeux, son cœur, ses enthousiasmes, ses découragements qu’elle nous livre la vie de cette ville martyre et ses habitants. Ils sont jeunes, peu nombreux (environ 40) et, dans leur ville dévastée, en ruines, le feu et la poussière ils découvrent des bibliothèques ensevelies. Parfois au risque de leur vie ils vont ainsi sauver des décombres des milliers de livres et reconstituer une bibliothèque libre d’accès pour la population dans le sous-sol d’un immeuble abandonné de Daraya. Les livres deviennent leur force de résistance. La lecture les rend libres. Je cite Ahmad : « A Daraya, le régime s’est évertué à effacer toute trace positive et intellectuelle de la révolution. Pour Assad tout homme éduqué est un homme dangereux, parce qu’il représente un défi à l’ordre établi. Mais j’ai l’impression de ressortir grandi de cette tragédie. Jamais je ne me suis senti aussi libre, porteur d’une mémoire que personne ne pourra m’arracher. » Daraya a été évacuée par la force. Ses habitants envoyés dans des camps, au nord du pays et …….. là-bas les rescapés tentent de reconstituer une bibliothèque ambulante pour les enfants et les femmes. Bref ce livre continue de "m'habiter". Je vais l'acheter et l'offrir.
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Waouh, quel livre que "Si c'est un homme", de Primo Levi. Ma fille a dû le lire pour le collège, et comme la 2ème guerre mondiale est une période qui m'intéresse/m'interpelle/me travaille, je me suis lancée. Primo Levi y raconte son internement à Auschwitz en tant que Häftling (travailleur forcé). En effet, outre son objectif d'extermination, ce camp était également destiné à devenir un grand site industriel, et plus de 60 000 personnes y “travaillaient” chaque jour. Et ce sont les connaissances en chimie de l'auteur qui l'ont sauvé... Ce qui frappe tout d'abord dans ce livre, ce sont bien évidemment les horreurs vécues par ces hommes et ces femmes, ces humiliations et ce traitement quotidien en tant que “sous-hommes”, comme s'ils n'étaient rien. Leurs vies ne valaient pas grand chose, et ils le savaient tous. Ce qui impressionne ensuite, ce sont toutes les astuces et combines mises en place pour survivre, cette hiérarchie entre les déportés, bref, toute la société qui s'était développée là-bas, avec ses lois et ses règles. Mais le plus fort, c'est le ton neutre utilisé par l'auteur pour nous décrire tout cela : il y met je trouve peu de sentiments, est très factuel, ce qui au final décuple l'effet de ce qui est écrit. Bref, ce serait trop peu de vous dire que c'est un livre fort : c'est un livre essentiel.
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