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"Le dimanche des mères”, c'est ce jour particulier en Angleterre où les domestiques des grandes maisons avaient le droit exceptionnel de prendre leur journée afin de rendre visite à leurs familles. Et dans ce pays douloureusement touché par la 1ère guerre mondiale, cela n'était pas rien. Graham Swift choisit de se pencher plus particulièrement sur le personnage de Jane, jeune femme de chambre, qui profite elle aussi de cette belle journée de 1924. Mais ce que ses patrons ne savent pas, c'est que Jane est orpheline, et va en fait rejoindre secrètement le fils de leurs amis, dont elle est depuis quelques temps la maitresse. La jeune domestique pénètre donc pour la première fois dans la demeure de son riche amant, mais aussi pour la dernière : Paul doit se marier quelques jours plus tard... Malgré ce pitch assez romanesque, le livre est en fait bien plus profond que cela : il décrit un monde destiné à disparaitre, où une jeune femme décide de braver discrètement les interdits. La lecture peut au début paraitre creuse, mais gagne peu à peu en profondeur au fur et à mesure que le personnage de Jane s'étoffe. Et on est finalement surpris par le chemin où nous mène cette histoire. Bref, un petit moment de délicatesse toute british pour les fans d'un temps révolu.
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“Le dimanche des mères”, c’est ce jour particulier en Angleterre où les domestiques des grandes maisons avaient le droit exceptionnel de prendre leur journée afin de rendre visite à leurs familles. Et dans ce pays douloureusement touché par la 1ère guerre mondiale, cela n’était pas rien. Graham Swift choisit de se pencher plus particulièrement sur le personnage de Jane, jeune femme de chambre, qui profite elle aussi de cette belle journée de 1924. Mais ce que ses patrons ne savent pas, c’est que Jane est orpheline, et va en fait rejoindre secrètement le fils de leurs amis, dont elle est depuis quelques temps la maitresse. La jeune domestique pénètre donc pour la première fois dans la demeure de son riche amant, mais aussi pour la dernière : Paul doit se marier quelques jours plus tard... Malgré ce pitch assez romanesque, le livre est en fait bien plus profond que cela : il décrit un monde destiné à disparaitre, où une jeune femme décide de braver discrètement les interdits. La lecture peut au début paraitre creuse, mais gagne peu à peu en profondeur au fur et à mesure que le personnage de Jane s’étoffe. Et on est finalement surpris par le chemin où nous mène cette histoire. Bref, un petit moment de délicatesse toute british pour les fans d’un temps révolu.
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Ici

C'est ici. C'est chez eux, ça pourrait être chez nous. Ici et maintenant ? Ici, mais c'était avant, bien avant, maintenant, et plus tard, bien plus tard. Voici l'histoire d'une maison, ou plutôt de l’endroit où elle fut construite, à un moment donné. Mais qu'il y a avait-il ici il y a un million d'année. Qu'il y avait-il ici il y a 30 ans. Qu'il y aura t-il ici dans 100 ans ? La vie passe, seul reste ce lieu, et cette maison marquée par les bribes d’histoires d’hommes, de femmes et d’enfants qui y ont vécu. Dès les premières pages, l’auteur nous plonge dans son univers : le principe de la narration linéaire est bouleversé, déconstruit par le Temps qui fait des allers-retours à sa guise. Le dialogue est présent, mais il ne trace pas le fil de l’histoire. (Remarquons à ce sujet le clin d’œil au début et à la fin du livre qui souligne avec humour la maîtrise de l’auteur). La parole donnée aux personnages apporte un supplément d’âme et de chaleur humaine. Une bande dessinée comme on en voit peu et qui reste gravée dans notre esprit tant le concept est fort. Mcguire met l’art de la bande-dessinée à son service pour s’affranchir de la chronologie, du système classique narratif à bulles, de la lecture linéaire des pages. Il balaie les règles pour créer un univers tellement captivant ! L’auteur est libre de conter comme un voyageur sans attache, un voyageur de l’immobile puisque tout est ICI. Sublime et bouleversant…
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Je suis passée complétement à coté d « Ici », de Richard McGuire. Je trouvais pourtant à la base le concept génial : sur une même planche, représenter le même endroit à différentes époques, et donner ainsi du sens à des lieux qui de prime abord peuvent paraitre anodins. Le problème, c’est que ça ne raconte aucune histoire. Si on essaye de trouver des liens sur les premières pages, au bout de la 200ème on n’y voit plus aucun intérêt : savoir que dans ce salon sombre de 1955 un mari dira à sa femme 31 ans plus tard qu’elle a un truc sur le menton, pendant que devant la cheminée voisine en 2050 Papy jouera avec des hologrammes, et bien moi ça ne me fait pas grand-chose. Bref, dommage, parce que l’idée de départ était géniale, mais qu’elle ne mène en fait nulle part.
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Cela faisait longtemps que mon amoureux me disait de me plonger dans "Paris est une fête", d'Ernest Hemingway, mais il y en avait tellement d'autres à lire avant ! Et puis il y a eu le 13 novembre, et ce livre en est devenu indirectement notre réponse... Hemingway y raconte ses jeunes années, lorsqu'avec son épouse il s'installe à Paris comme correspondant d'un journal canadien. Il y passera des années fabuleuses, à évoluer dans un milieu artistique richissime, à l'opposé de ce que contiennent ses poches (c'est à dire pas grand chose). Ce livre rassemble beaucoup de choses que j'aime beaucoup : tout d'abord c'est un récit autobiographique, et dieu sait si j'apprécie ce genre littéraire ; ça se passe à Paris, chère à mon coeur, mais pas que : Hemingway était un voyageur invétéré, et ce récit est je trouve une ode au voyage et à l'autre ; et enfin l'époque, le Paris des années 20, avec tous ces artistes si novateurs et pleins de talent. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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Roman bien écrit (et bien traduit) qui permet de se pencher sur le côté moins connu des procès, côté juge. Ce personnage qui nous semble bien souvent inaccessible, se retrouve ici abordable. On peut même s'identifier à cette juge. Qu'aurai-t-on fait à sa place?
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J'ai lu "testament à l'anglaise" de Jonathan Coe, et j'ai beaucoup aimé, même si un peu déçue par la fin... Michael Owen est un écrivain un peu bizarre qui s'est peu à peu coupé du monde, reclus dans son appartement londonien. Mais sa rencontre avec sa jolie voisine Fiona, pourtant aussi seule que lui, va le ré-ouvrir sur le monde, et notamment sur son travail autour de la biographie de la fameuse famille Wishaw, présente à tous les rouages du pouvoir: tous plus pourris les uns que les autres, ils sont pourtant liés autour d'une tragédie datant de la seconde guerre mondiale... Vous l'aurez compris, difficile de résumer ce livre qui ne ressemble à aucun autre: ça commence comme un roman d'Agatha Christie, avec un bon gros meurtre dans un manoir isolé de la lande du Yorkshire; puis les portraits des membres de la famille, tous plus cyniques les uns que les autres, s'entremêlent avec la vie de Michael, qui sans le vouloir se retrouve à enquêter sur le meurtre du début. Déçue par la fin cependant, trop grandguignolesque à mon gout. Mais en tout cas une super surprise, où l'humour anglais reste indéfectible devant les situations pourtant les plus dramatiques.DD78
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