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« Pachinko », de Min Jin Lee, réalise un sacré pari : celui de nous raconter en quelques 600 pages la vie d’une famille coréenne sur 4 générations. Nous égrenons ainsi l’ensemble du XXème siècle à travers la vie de Sunja, tout d’abord jeune fille pauvre et naïve d’un petit village de pêcheurs, qui tombe amoureuse et enceinte d’un homme qui se révèle être marié. Son honneur est alors racheté par Isak, beau vicaire qui accepte de l’épouser, et accessoirement de l’emmener s’installer avec lui au Japon. Mais la terre d’exil va être loin de tenir toutes ses promesses… J’ai découvert grâce à ce livre l’inimitié viscérale qui existe entre ces deux grands pays d’Asie que sont le Japon et la Corée, la terre de refuge des uns se transformant en un enfer raciste qui semble perdurer jusqu’à nos jours. Que d’injustice ! Nos personnages trouveront leur salut grâce au pachinko, ce jeu de hasard typiquement japonais que j’ai eu l’occasion de découvrir ici. Le livre se lit hyper bien et prend le temps de bien expliquer les choses, par contre il m’a manqué ce je ne sais quoi de littéraire qui en aurait fait un grand livre. Il m’a en tout cas permis d’apprécier encore une fois la piteuse condition féminine à cette époque et dans cette partie du monde. Tout est résumé dans cette phrase que la mère de Sunja ne cesse de répéter à sa fille : « Le destin d’une femme est de souffrir. » Une belle lecture en tout cas.
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"La saga des Cazalet" est une chronique d'Elizabeth Jane Howard qui date des années 90. On y suit la vie d'une grande famille bourgeoise anglaise, durant l'été de 1939 pour le premier volet, et au début de la seconde guerre mondiale pour le présent volume, "A rude épreuve". Si toute la famille Cazalet était précédemment soulagée que l'Angleterre n'entre pas en guerre, elle doit ici se résoudre à l'inévitable. Tous ses membres quittent donc Londres pour se mettre à l'abri dans la grande propriété familiale du Sussex, et chacun doit tant bien que mal s'en accommoder : les cousines Polly et Clary partagent la même chambre tandis que leurs frères partent comme d'habitude en pension ; les épouses doivent organiser l'intendance de la maisonnée tandis que les hommes continuent de faire tourner l'entreprise familiale ; et certains continuent de tromper leur femme pendant que certaines fantasment sur d'autres... J'ai adoré retrouver tous les protagonistes de "Eté anglais", avec leurs caractères et leurs petites histoires : les enfants ont grandi tandis que leurs parents vieillissent inexorablement, et de nouveaux personnages font leur apparition. Mais ce que j'ai particulièrement aimé, c'est voir comment la guerre a été perçue de l'autre coté de la Manche. En effet j'ai déjà lu bon nombre de livres sur la guerre coté français, mais je n'avais jamais rien lu sur cette période coté anglais : l'attente, le rationnement, la peur des raids aériens et des bombardements et surtout l'absence d'informations. On quitte finalement la famille à l'hiver 41, et j'ai hâte de connaitre la suite !
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J’aime bien Ivan Jablonka. Déjà il a mon âge (si si, ça compte !), et puis un homme qui se questionne sur sa masculinité et la place qu’elle lui apporte dans notre société, ça me parle aussi. Cette fois-ci Ivan nous plonge dans ses souvenirs personnels avec « En camping-car », sorti en 2018. Il nous raconte ses vacances magiques passées avec ses parents, sa frangine et des amis aux quatre coins de l’Europe, dans ce fameux combi Wolfwagen si emblématique. Il nous décrit ainsi chacun de ces voyages et les souvenirs qu’il en a gardés, en les mettant ensuite en parallèle avec sa vie actuelle et son analyse de petit-fils de déportés. C’est en fait un élément capital dans sa construction d’adulte, qui a même influencé les vacances dont il a bénéficié et forcément la personne qu’il est devenu. J’ai beaucoup aimé, déjà parce que c’est autobiographique, et puis aussi parce que ce livre m’a fait voyager, tout en me faisant réfléchir : cette époque je l’ai moi aussi vécue au même âge, je peux donc confronter son ressenti avec le mien. Bref, très chouette.
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Une époque où il n'y a pas de 5G, pas de réseaux sociaux, un pays où on vit au rythme des saisons ..... peut-être une époque dont on a secrètement la nostalgie. Ce roman à la fois solaire et intemporel, d'une telle fraicheur où se mêle poésie, humour et imagination débordante et parfois surprenante se déguste comme une friandise. Marie Christine
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Une histoire d'amour intemporelle, écrite ici dans une version abordable, qui permet au lecteur du XXIème siècle de profiter pleinement du récit. De mémoire, ça ressemble quand même beaucoup à Roméo et Juliette, et ça finit mal, très mal... Mais une magnifique histoire quand même.
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Histoire vraie et contemporaine. Je resterai toujours surprise par la nature humaine, dans le bien comme dans le mauvais. Ce livre ne peut vous laisser indifférent. Cette histoire vraie se déroule en Corée mais elle pourrait se passer partout dans le monde.
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J’ai de la chance dans mes lectures en ce moment, je ne tombe que sur des supers livres ! Comme par exemple « L’anomalie », de Hervé Le Tellier, accessoirement prix Goncourt 2020. Je ne suis pas spécialement prix littéraires, mais j’étais bien curieuse de la découvrir, cette anomalie… Le roman commence par une galerie de personnages (et franchement, quels personnages !) qui se font tous arrêtés par les services secrets américains : Blake, le restaurateur parisien qui mène une double vie de tueur à gages ; Lucie, mère célibataire monteuse de cinéma qui ne sait pas trop quoi faire de sa relation avec un vieil architecte fou amoureux et un peu collant ; Joanna, redoutable avocate d’affaires américaine qui a un peu de mal à assumer la couleur de sa peau ; Slimboy, rappeur nigérian qui commence à connaitre un succès planétaire. On en découvre 11 comme ça, 11 personnes très différentes mais qui ont cependant un point commun : celui d’avoir pris le vol Air France Paris-New-York du 10 mars 2021 3 mois plus tôt… Ce que j’ai aimé dans ce livre, c’est la surprise : quelle peut donc bien être l’anomalie du titre ? Une fois en avoir pris connaissance, on suit avec suspense les protagonistes pour savoir comment chacun va s’en sortir. Mais ce que j’ai adoré, c’est la galerie de personnages du début : en quelques pages, Hervé Le Tellier parvient à dresser des portraits uniques et singuliers, chacun avec une ambiance et un contexte différent. Je suis par contre un peu moins fan du dernier tiers du livre, où je me suis fréquemment emmêlée les pinceaux. Cependant cette « anomalie » reste pour moi une vraie réussite, je recommande chaudement.
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"Le dimanche des mères”, c'est ce jour particulier en Angleterre où les domestiques des grandes maisons avaient le droit exceptionnel de prendre leur journée afin de rendre visite à leurs familles. Et dans ce pays douloureusement touché par la 1ère guerre mondiale, cela n'était pas rien. Graham Swift choisit de se pencher plus particulièrement sur le personnage de Jane, jeune femme de chambre, qui profite elle aussi de cette belle journée de 1924. Mais ce que ses patrons ne savent pas, c'est que Jane est orpheline, et va en fait rejoindre secrètement le fils de leurs amis, dont elle est depuis quelques temps la maitresse. La jeune domestique pénètre donc pour la première fois dans la demeure de son riche amant, mais aussi pour la dernière : Paul doit se marier quelques jours plus tard... Malgré ce pitch assez romanesque, le livre est en fait bien plus profond que cela : il décrit un monde destiné à disparaitre, où une jeune femme décide de braver discrètement les interdits. La lecture peut au début paraitre creuse, mais gagne peu à peu en profondeur au fur et à mesure que le personnage de Jane s'étoffe. Et on est finalement surpris par le chemin où nous mène cette histoire. Bref, un petit moment de délicatesse toute british pour les fans d'un temps révolu.
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