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Sorte de parcours initiatique résilient agrémenté de touches de littérature ou de peinture ou quelques ’maximes’ très personnelles. Est-ce la richesse du vocabulaire ou les images qu’elle suscite mais cette lecture est un réel plaisir.
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Le thème de "Une femme au téléphone" de Carole Fives peut au premier abord paraître anodin : il s'agit des conversations téléphoniques entre une mère et sa fille, mais uniquement vues du côté maternel. Derrière les amabilités et les prises de nouvelles, on réalise cependant très vite la toxicité de cette maman sur son enfant : les reproches ("tu ne viens jamais me voir"), la jalousie ("je n'ai jamais eu la chance que tu as eu"), l'indifférence feinte ("je n'en ai rien à faire de toi")... Ça rappelle des choses, forcément, mais pour ma part je me dis que j'ai la chance pour le moment d'être épargnée de ce côté là. Ou alors cela n'a pas d'emprise sur moi... Bref, pas facile ces relations mère-fille, et le livre a le mérite pendant ses 100 pages d'en donner une illustration. Et donc â ne pas lire si vous avez des problèmes avec votre maman !
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J'étais jusqu'à présent passée à coté de l'archi-méga-hyper-super best-seller "L'amie prodigieuse" d'Elena Ferrante. Et puis l'été arrivant, je me suis laissée tenter... Lila et Elena sont 2 petites filles qui vivent dans le même quartier populaire de Naples, en ce début des années 50. La seconde est littéralement fascinée par la première : il faut dire que Lila est dotée d'un sacré caractère, d'une volonté sans faille, et de multiples talents à l'école. Difficile donc pour Elena de trouver sa place à coté d'une amie si prodigieuse, lorsqu'en plus son corps d'enfant se transforme pour laisser la place à celle d'une ado boutonneuse et complexée. Mais la vie est pleine de surprises... Ce qui m'a tout d'abord marqué dans ce livre, c'est l'ambiance : on est tout de suite immergé dans cette Italie populaire pleine de vie mais aussi de pauvreté, où tout vous pousse à rester à votre place et à ne pas en sortir. La violence est latente mais tout le temps présente, et nos jeunes héroïnes doivent s'en accommoder. Par contre je dois avouer que j'ai trouvé l'ensemble un peu longuet, et les deux personnages principaux un peu faciles : il y a la fragile Elena qui doute de tout et ne jure que par sa Lila tout en en connaissant les défauts, et cette Lila justement qui ne faiblit jamais et possède toutes les qualités. Bref, pas mal, mais pas prodigieux non plus (ah ah !). Enfin je lirai la suite quand même...
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“Le dimanche des mères”, c’est ce jour particulier en Angleterre où les domestiques des grandes maisons avaient le droit exceptionnel de prendre leur journée afin de rendre visite à leurs familles. Et dans ce pays douloureusement touché par la 1ère guerre mondiale, cela n’était pas rien. Graham Swift choisit de se pencher plus particulièrement sur le personnage de Jane, jeune femme de chambre, qui profite elle aussi de cette belle journée de 1924. Mais ce que ses patrons ne savent pas, c’est que Jane est orpheline, et va en fait rejoindre secrètement le fils de leurs amis, dont elle est depuis quelques temps la maitresse. La jeune domestique pénètre donc pour la première fois dans la demeure de son riche amant, mais aussi pour la dernière : Paul doit se marier quelques jours plus tard... Malgré ce pitch assez romanesque, le livre est en fait bien plus profond que cela : il décrit un monde destiné à disparaitre, où une jeune femme décide de braver discrètement les interdits. La lecture peut au début paraitre creuse, mais gagne peu à peu en profondeur au fur et à mesure que le personnage de Jane s’étoffe. Et on est finalement surpris par le chemin où nous mène cette histoire. Bref, un petit moment de délicatesse toute british pour les fans d’un temps révolu.
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“Une chanson douce, que me chantait ma maman...” Le titre du prix Goncourt 2016 m’a aussitôt fait penser à cette chanson d’Henri Salvador, que je fredonnais il y a quelques années la nuit à mes enfants pour les endormir. Le problème, c’est qu’après avoir lu ce livre, ce sont les mamans qui ne dormiront plus sur leurs 2 oreilles ! L’auteure, Lydia Slimani, a en effet eu le talent de concentrer dans ce livre toutes les peurs maternelles actuelles : la difficulté de concilier carrière et vie de famille, et la mauvaise conscience qui va avec ; ce besoin de liberté que l’on peut avoir parfois, freiné par le quotidien ; l’autre difficulté de déléguer la garde la journée de ses petits, avec cette relation ambivalente de confiance et de doute qui peut s’installer ; et puis l’impensable, la mort de son enfant... Le livre commence d’ailleurs comme ça : Myriam, en rentrant un après-midi plus tôt de son travail, trouve ses 2 petits étranglés dans leur chambre par la nounou. Après l’horreur, retour en arrière pour comprendre comment on en est arrivé là. L’écriture est simple, directe, quasi chirurgicale, complètement antagoniste avec les sentiments qui entrent en jeu. Bref, j’ai beaucoup aimé.
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